500 days of Summer : cinq bonnes raisons de voir le film

 

(Ceci pue le réchauffé, j’ai déjà parlé de 500 Days of Summer, mais un nouveau visionnement m’a convaincu de réitérer mon admiration pour ce petit bijou du cinéma indépendant américain : Voici donc les 5 bonnes raisons de le voir)
1.
La première bonne raison n’est pas Joseph Gordon-Levitt. Cela aurait été bougrement trop facile, comme si j’avais dit «la coupe sixties de Zooey Deschanel est au kitsch ce que ce vieux cochon décédé d’Henri VIII était à la tyrannie ». A la place, je préfère dire que la musique du film est la première raison de s’attarder sur le film. La plus belle chanson – enfin, une des plus belles chansons – des Smiths, à savoir, There’s a light that never goes out, risque de rester dans votre tête pendant des heures, grâce à la scène hautement musicale de l’ascenseur. The Temper Trap figure aussi dans le soundtrack avec le magnifique morceau Sweet Disposition. Pour le reste, citons Regina Spektor et son Us très mégalo, She & Him reprennent Please, Please, Please let me get what I want des Smiths, et les Black Lips chantent Bad Kids. Du rock, de la tendresse musicale, ce qu’il faut de romantique, d’énergique, de drôle, de triste : à l’image de l’histoire d’amour entre Tom et Summer, un régal pour les papilles gustatives, Bonux, une question de bon sens.
2.
La deuxième bonne raison n’est toujours pas Joseph Gordon-Levitt, faut pas déconner non plus, son « dat ass » ne peut pas jouer en sa faveur éternellement.
500 Days of Summer s’apprécie encore plus quand on a déjà vécu une rupture douloureuse dans sa vie. Mais si, ne fais pas l’innocent, c’est un peu comme quand Simone t’a plaqué, en prétextant qu’elle préférait Robert; tout le monde sait bien que tu as touché le fond de la bouteille de Chimay, au sens propre ce jour-là. Les ruptures font mal, surtout quand on a cru dur comme fer que l’histoire avait un hypothétique avenir, que les papillons butineraient pour toujours nos ventres transis, et nos estomac repus. Tom, le personnage masculin du film, vit plus ou moins la même chose. Comme il le dit si bien : I love how she makes me feel, like anything’s possible, or like life is worth it (= J’adore comment je me sens grâce à elle, comme si tout était possible, comme si la vie en valait la peine). Cette phrase prouve bien à quel point la douleur est intense, une fois que l’histoire est finie. Mais ne vous en faites pas, 500 Days of Summer n’est pas un film pour dépressifs/de dépressifs, c’est une approche drôle et touchante d’une histoire d’amour dont il faut bien un jour se remettre, comme de la hausse du prix du pain en Belgique la semaine passée.
3.
La troisième bonne raison, c’est le couple formé par Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel : ces deux-là vont parfaitement ensemble, ils sont le Ken et la Barbie des films indépendants, les symboles sexy indé de ce monde qui tourne si vite, qui change, mais qui reste un minimum romantique. Joseph Gordon-Levitt est d’une sensibilité telle qu’on lui tendrait bien un mouchoir quand il semble être sur le point de pleurer, et Zooey Deschanel montre une certaine vulnérabilité qu’on ne soupçonnait pas dans la première partie du film (puisqu’elle paraît quand même un peu salope). Quand les deux jeunes premiers occupent l’écran, on ne désire que les voir ensemble pour toujours, tant leur duo fonctionne avec brio (pour la rime). Ils rappellent un peu tous ces gens qu’on a connu de près ou de loin, qui nous effleurent parfois encore aujourd’hui : Tom est un peu le vieux pote du lycée qu’on retrouve avec les mêmes rêves de gosses qu’il y a dix ans, et Summer, elle est la voisine mystérieuse à qui on envie le style vestimentaire. Quand je vous disais que c’était le couple Barbie-Ken (mais sans la touche Toy Story 3 pour Ken).
4.
Certaines répliques du film valent le détour. Que ce soit dans un genre tordant, style :
Tom: I liked this girl.. man I loved her. What did she do? She took a giant shit on my face. Literally. (J’aimais bien cette fille… oh putain, je l’aimais. Et qu’est-ce qu’elle a fait? Elle m’a chié sur la gueule. Littéralement)
Alison: Literally? (Littéralement?)
Tom: …not literally. That’s disgusting. Jesus, what’s the matter with you? (Non, pas littéralement, c’est dégueulasse. Putain, c’est quoi ton problème?)
Le film peut flirter avec le drôle, mais quelques fois, il fait presque dans le philosophique : il y a quelques réflexions cachées sous la couche principale, des petites questions sur l’amour, la vie à deux, le Hasard, les coïncidences, tout ça :
Paul: Robin is better than the girl of my dreams. She’s real. (Robin (sa copine) est bien mieux que la fille de mes rêves. Elle est réelle)
En plus d’amuser, de faire rêver, le film pose quelques questions au spectateur, ce qui est un plus non-négligeable, comme une suédoise bien roulée qui habite en face et apprécie les soirées arrosées où elle enlève sa culotte aussi aisément que Maïté présente les produits gras à la télévision.
5.
500 Days of Summer n’est pas prévisible, ne tombe pas dans les clichés habituels, ce qui signifie, que c’est potentiellement un film pour mecs (et ne dites pas que ce n’est pas bien, pour une fois que ça n’est pas du mielleux sentimental à deux francs). Malgré ce détail, il faut quand même bien avouer – comme dit au point deux – que ce film s’adresse à tous ceux qui ont connu un ou une Summer, une créature maléfique qui a arraché notre coeur avec la dynamique des fluides en nous balançant comme un vieux kleenex de tuberculeux en disant « ah non, en fait, je commande le(a) prochain(e) en catalogue en ligne, je préfère, je peux ré-expédier plus facilement, sans frais de retour ».

A propos Sophie

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Cet article a été publié dans 2009, comédie, guide, romantique, webb. Ajoutez ce permalien à vos favoris.